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Voir aussi: LES BANLIEUES DE L'UNIVERS

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Le chant des portables

Douze heures dix, un mardi la chaleur de l’été
La banlieue d’une ville au sortir de la gare
L’éclair bleu d’un grand choc fulgurance du semtex
La douteuse et complexe signature d’une époque

Douze heures vingt un mardi deux wagons éventrés
Des chaussures, une poupée, des lunettes orphelines
Des horreurs au soleil éclaboussures vermeilles
Des éclats de ferraille on ne voit plus le rail

Treize heures pile un mardi, aux infos de midi
L’attentat, le chaos, la sortie des bureaux
Des parents, des enfants la surprise livide
Marie-Paule ou David... numéro... appelle... vite

Treize heures cinq, un mardi explosion des portables
Sonneries qui hurlent dans un vide implacable
Traviata sardonique, march’ nuptiale ironique
Dans la poche d’une veste y’a d’l’angoisse qui empeste

Treize heures vingt, un mardi, téléphones, SMS
Dans la sale musique d’un orchestre impudique
Des visages de cire ensanglantés, hagards
Des appels cauchemars, la poussière qui s’attarde

C’est vingt heures à la montre dans la chaleur du soir
C’est la fin de l’espoir, y a d’la gêne, y a d’la honte
Personne n’a décroché, personne n’a osé
Sur les corps exposés, sont mortes les batteries...