Les banlieues de l'univers


Enregistré à Gumery en 1980, studio Manoir
Prise de son Alain Azéma

Textes et musiques: Claude Ogiz
Arrangements: Lance Dixon
Guitares, banjo: Michael Jones
Basse : Michel Valy, Jean-Pierre Pichot
Claviers, sax: Lance Dixon
Batterie: Jean-François Gauthier

Remixé au studio ARTEFAX (Lausanne)
Par Bernard Amaudruz, en mars 2009
Production VDE-GALLO (Lausanne)


Le nouveau disque

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Bogota

Le père a quitté la campagne
Sa terre qui n’payait plus le pain
Cherchant espoir dans la grand ville
Il n’a trouvé que le ghetto
Une banlieue où tous les jours
Ils sont des centaines à descendre
Et plus d’travail dans les usines
Les gosses ne veulent pas attendre
Et s’en vont tenter le diable
Sur le bitume des avenues

L’effluve lourd de la misère
Ruse avec l’ombre des ruelles
Dans les recoins de Bogota
Des gamins cherchent un abri
A la lueur des réverbères
Pour tenir encore une nuit
Un carton mou pour courtepointe
Ils se cramponnent à la ville
En silence, au bord des autres
Mais le manège tourne trop vite

Ces gamins nus de trop de choses
Se font des paradis d’enfer
S’baladent dans des cours obscur’s
De coupe-gorges en fusillades
Et vont rôder dans des impasses
Où l’on entend pleurer le jazz
Y’a ceux qui rêvent, y’a ceux qui crèvent
Crèvent de rage et d’impuissance
A huit ans en liberté
Dans l’envie folle d’un peu de chance

Dans les replis des terrains vagues
Près des poubelles des restaurants
Ils se débinent à coup de benzine
Sniffée au goulot d’un litron
S’envoient en l’air dans des vapeurs
Pour ne plus sentir la fringale
Dans le fumet noir des marinades
Auront la cervelle mitée
A quinze ans de la dentelle
Bien plus trouées que leurs semelles

Les cinq doigts nerveux du pianiste
Et Ravel vous serrent la gorge
Il naît des sons tout pleins de songes
De lunes bleues et de parfums
Un sentiment calme et béat
Gonfle les coeurs dans les poitrines
Y’a des bijoux des limousines
Sur le boulevard au grand théâtre
Le beau monde prend du bon temps
A deux cent mètres de la merde